Mille Sept Sans a été fondée en 2015 dans le but de faire connaître le harcèlement de rue à Fribourg, en développant des projets de sensibilisation et de prévention autour de ce phénomène.
Harcèlement de rue : une définition
Le « harcèlement de rue » est une expression qui désigne le harcèlement subi dans les espaces publics (rues, lieux publics, bars, cafés, terrasses, parcs, commerces, gares, arrêts de bus, transports publics, aires de jeux, etc.).
MILLE SEPT SANS définit cette forme de harcèlement de la manière suivante:
« Une sollicitation non désirée, donc non consentie d’une personne A envers une personne B qui se produit dans la rue ou dans un espace public (ex. bar, café, club, terrasse, parc, commerce, gare, transports publics, etc.). »
Aujourd’hui, l’inscription du harcèlement de rue dans le spectre des violences sexistes et sexuelles est bien établie. Il a été prouvé à plusieurs reprises que le harcèlement de rue est une pratique sexiste et patriarcale, qui sollicite une personne sans respecter son consentement et qui la réduit à un statut d’objet. Il s’agit de l’exercice d’une forme d’intimidation, de discrimination et/ou d’enjeux de pouvoir de la part d’un groupe dominant, envers un groupe minoritaire.
3 Notions clés
1. Les espaces publics sont genrés
Les espaces publics sont des espaces genrés, essentiellement masculins. Et les principales cibles des violences sexistes et sexuelles sont les femmes, les personnes appartenant aux communautés LGBTQIA+ et à d’autres groupes minoritaires (personnes racisées, personnes portant un signe religieux ostentatoire, personnes en situation de handicap, personnes migrantes, personnes travailleuses du sexe, etc.). (1)
2. Le consentement
L’importance du consentement : non, c’est non
Il est impossible d’aborder les violences sexistes et sexuelles sans souligner la notion primordiale de consentement. Un comportement devient une violence lorsqu’il ne respecte pas le consentement de la personne sollicitée. Demander le consentement d’une personne en la sollicitant doit devenir une habitude. Quelques clés :
- Non, c’est non
- Ne pas répondre, c’est non
- Le silence, c’est non
- Hésiter, c’est non
- Oui, c’est oui
- Dire oui dans un premier temps puis non dans un deuxième temps, c’est non
Cette vidéo illustre parfaitement l’expression – ou non – du consentement.
3. Le ressenti
La notion de ressenti est fondamentale dans toute situation de violence sexiste et/ou sexuelle. Ce n’est pas l’intention de la personne qui sollicite qui compte, mais le ressenti de la personne sollicitée. Elle seule peut déterminer si elle se sent importunée ou harcelée.. C’est donc très subjectif et propre à chaque personne. Et le ressenti ne doit jamais être remis en question.
(1) Quelques articles scientifiques ou de presse à lire sur le sujet
- Cardelli, Rébecca. « Introduction : espace public et inégalités de genre », Dynamiques régionales, vol. 12, no. 3, 2021, pp. 5-11.
- Luxembourg, Corinne, et Camille Noûs. « Les espaces publics sont-ils neutres ? Lecture spatiale des rapports sociaux de genre, lecture genrée des rapports socio-spatiaux », Dynamiques régionales, vol. 12, no. 3, 2021, pp. 12-40.
- Raibaud, Yves. « Genre et espaces du temps libre », L’Information géographique, vol. 76, no. 2, 2012, pp. 40-56.
- https://lejournal.cnrs.fr/billets/une-ville-faite-pour-les-garcons
- https://www.letemps.ch/societe/ville-cet-espace-genre-linclusion-devient-un-veritable-enjeu-planification-urbaine
- https://www.letemps.ch/societe/yves-raibaud-lamenagement-villes-construit-linegalite
- https://www.geneve.ch/fr/actualites/dossiers-information/objectif-zero-sexisme-ville/espace-public